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The Classic Film Scores

Pascal Dupont

Une indispensable collection de disques pour aimer

la musique des maitres compositeurs du "Golden age"                          Go to english version


Charles Allan Gerhardt


Charles Gerhardt eut une réputation de grand chef d’orchestre, producteur de disques et d’arrangeur musical. Son travail colossal à la RCA pour la série des CLASSIC FILM SCORES lui vaudra une reconnaissance totale des pairs de la musique de film Hollywoodienne de l’époque du Golden Age.


C’est le 6 février 1927 à Detroit dans le Michigan que Charles Gerhardt voit le jour. Il se passionne pour la musique et les instruments à percussion dès son plus jeune âge. À cinq ans, il prend des cours de piano et à neuf ans, s’assure d’une solide réputation d’orchestrateur puis de compositeur. Il passe ses premières années d’études à Little Rock dans l’Arkansas, puis au bout de 10 ans, après avoir fini sa scolarité, il déménage avec sa famille dans l’Illinois.

Pour ses devoirs militaires, il sert la Marine des Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale en tant qu’aide d’aumônerie dans les iles Aléoutiennes, puis devient membre actif des anciens combattants des guerres étrangères. Il poursuit par la suite des études à l’Université de l’Illinois au Collège de «William and Mary» puis intègre l’Université de Californie du Sud. Pendant toute cette période scolaire, Charles Gerhardt fut attiré par la musique mais aussi par les sciences. Cet intérêt l’amena même pendant quelques temps à suivre des cours à la fameuse Juilliard School de New York.

La passion de Charles Gerhardt était l’art de l’enregistrement. En 1955, il est embauché à Westminster Records ; il y restera cinq ans jusqu’à ce que la société cesse ses activités, puis ensuite à Bell Sound. Un jour, il reçoit un appel téléphonique de George Marek pour rencontrer les responsables de la Reader’s Digest, organisme spécialiste de la vente de disque par correspondance. Un contact qui allait lui permettre d’assurer une riche carrière de plus de 30 ans.


Le premier travail de Gerhardt pour la Reader’s Digest fut la réalisation d’un disque pour «Un festival de musique classique légère». Il s’agissait d’un coffret/album de 12 LP qu’il produit entièrement. L’un de ses plus beaux projets fut la réalisation d’un autre coffret de 12 LP intitulé «Trésors de la Grande Musique», mettant en vedette le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par quelques chefs de file de l’époque comme Charles Munch avec des anthologies musicales autour de Bizet, Tchaikovsky, Kempe, Strauss, Respighi, Krips, Mozart, Haydn, Berlioz, Brahms, Reiner, John Barbirolli …


Durant les années 50 il dirige les œuvres de Vladimir Horowitz, Wanda Landowska, Kirsten Flagstad et William Kapeli. À la Reader’s Digest, Gerhardt rencontre Kenneth Wilkinson, ingénieur du son réputé. Les deux hommes s’entendent merveilleusement bien et ont en commun la passion pour l’enregistrement et la qualité sonore.


Au début des années 60, Gerhardt vit en Angleterre où il réalisa la majeure partie de ses enregistrements mais garde un pied à terre aux États-Unis, principalement à New York. Souvent, quand il allait aux Etats-Unis, après une période de sessions d’enregistrement, il s’arrêtait à Baltimore et passait un peu de temps à écouter des cassettes de ses nouveaux enregistrements.


Gerhardt aimait les instruments à percussion, en particulier les tam-tams. Un de ses enregistrements préférés était le disque mono Columbia du Poème de «l’Ecstasy of Scriabin», de Dimitri Mitropoulos avec le New York Philharmonic. Il avait une grande admiration et un grand respect pour les nombreux chefs d’orchestre, à commencer par Arturo Toscanini, avec qui il a travaillé plusieurs années. C’est Toscanini qui suggéra à Gerhardt de devenir chef d’orchestre, ce qu’il fit.


Sa carrière comme directeur d’orchestre débuta lorsqu’il dû remplacer un chef qui ne se présenta pas à ses répétitions. Un poste qu’il prit l’habitude d’occuper ensuite lors de diverses sessions d’enregistrement pour le disque et occasionnellement pour des concerts. Ses enregistrements pour le « Classique » incluent des œuvres de Richard Strauss, Tchaïkovski, Wagner, Ravel, Debussy, Walton et de Howard Hanson.

Embauché chez RCA Records, il transfere, pour la réalisation de 33 tours, des enregistrements 78 tours d’Enrico Caruso et d’autres artistes. Il participe aux enregistrements de la chanteuse soprano Kirsten Flagstad et du pianiste Vladimir Horowitz et travaille avec des chefs renommés comme Fritz Reiner, Leopold Stokowski et Charles Munch avec qui il apprend les ficelles du métier.

Toujours à la RCA, il continu d’ assister Arturo Toscanini avec qui il perfectionne la direction d’orchestre. Puis, en 1960, il produit des enregistrements pour RCA et la Reader’s Digest à Londres, il s’associe ensuite avec Kenneth Wilkinson de Decca Records (filiale de RCA en Europe) et réalise avec lui un nombre incroyable d’enregistrements sur une période de 30 ans. Un travail axé essentiellement sur la qualité musicale, la performance de l’interprétation et du son.

Ensuite, La RCA et la Reader’s Digest lui confient la production d’un coffret de 12 disques LP intitulé Lumière du Classique uniquement vendu par correspondance. Avec un budget de 250 000 $ Gerhardt assura le contrôle total du projet : répertoire, choix Orchestres et production. Il enregistre à Londres, à Vienne, à Paris et embauche des pointures comme Sir Adrian Boult, Massimo Freccia, Sir Alexander Gibson et René Leibowitz pour les directions d’orchestres. La réussite de ce projet, autant pour la qualité musicale que pour son aspect sonore, lui vaudra une reconnaissance de la part des ses employeurs.

D’autres projets de même envergure suivirent… Un coffret des œuvres symphoniques de Beethoven avec René Leibowitz et le Royal Philharmonic Orchestra. Un coffret regroupant des oeuvres de Rachmaninoff pour piano et orchestre avec Earl Wild, Jascha Horenstein et Le Royal Philharmonic Orchestra. Un autre coffret de 12 disques LP intitulé Trésors de la Grande Musique, 6 avec le Royal Philharmonique dirigé par quelques-uns des plus grands directeurs d’orchestre de l’époque: Fritz Reiner, Charles Munch, Rudolf Kempe, Sir John Barbirolli, Sir Malcolm Sargent, Antal Dorati et Jascha Horenstein avec qui Gerhardt avait sympathisé.

En janvier 1964 à Londres, Gerhardt s’associe avec Sidney Sax, instrumentiste et chef d’orchestre pour former un orchestre freelance. Un groupe performant qui intègre ensuite l’Orchestre Philharmonique National de Londres, incroyable formation qui deviendra par la suite l’orchestre de prédilection de Jerry Goldsmith.

Avec Peter Munves, chef de la division classique de RCA, il projette l’idée d’enregistrer un album exclusivement dédié aux musique de film d’Erich Wolfgang Korngold l’un de ses compositeurs fétiches. Enthousiasmé par cette entreprise, Munves laisse carte blanche à Gerhardt qui se voit offrir l’aide de George Korngold, producteur et fils du célèbre compositeur viennois, qui possédait toutes les copies des conducteurs d’orchestre de son père.

L’aventure commence


THE SEA HAWK: THE CLASSIC FILM SCORES OF ERICH WOLFGANG KORNGOLD. Pour ce premier disque, Gerhardt sélectionne 10 scores de Korngold qu’il enregistre dans le Studio de Kingsway Hall à Londres, réputé pour son étonnante acoustique. Le disque profite ainsi des conditions d’enregistrement optimales, favorisant par la même occasion, les performances du National Philharmonic (et de son super leader, Sidney Sax), formidable orchestre composé des meilleurs musiciens de Londres et de solistes freelance. Chaque album fut enregistré dans le même studio avec Kenneth Wilkinson comme ingénieur du son et George Korngold comme conseiller/producteur.


Dés sa sortie, la réussite du disque suscite les plus vives réactions de La presse anglo-saxonne. l’album profitera même d’un article édité dans le numéro 37 de Billboard ; une première en décembre 1972 dans cette catégorie. Il ne faudra pas moins d’une année pour écouler les 10000 premiers exemplaires dans toutes les maisons de disques spécialisées. Pressé en total à plus de 38000 exemplaires il sera le cinquième disque le plus vendu dans la catégorie «classique» en 1973.

Fort de ce succès, Charles Gerhardt se voit confier par Peter Munves et RCA, la réalisation de nouveaux disques consacrés à d’autres Grands Maitres de la musique Hollywoodienne. Au programme se succèderont 8 albums dédiés à Max Steiner, Miklos Rozsa, Franz Waxman, Dimitri Tiomkin, Bernard Herrmann puis 3 volumes associés à des stars de cinéma spécifiques comme Bette Davis, Errol Flynn et Humphrey Bogart. Puis un disque également consacré à Alfred Newman, compositeur pilier du fameux son d’Hollywood que Gerhardt admirait et qu’ il avait déjà rencontré auparavant.

«Newman était un homme charmant, plein de bonne humeur. Il était sympathique, fun avec la plaisanterie à la clé. Avec son éternel cigare noir à la main, c’était un compositeur de métier, terre à terre, il discutait peu de lui mais fut un conseiller de premier ordre dans ma vie».

Gerhardt consultait certains compositeurs à l’avance sur la façon de recréer des suites à partir de leurs œuvres, ou quand cela n’était pas possible, il recomposait les suites lui même et les soumettait aux compositeurs pour obtenir leur approbation. «Certains critiques se sont plaint que mes suites étaient trop courtes mais mon objectif dans le cas de chaque album fut de présenter un portrait bien scindé du compositeur en mettant en avant ses nombreuses facettes créatives».

Bien que Korngold, Newman et Steiner n’étaient plus là pour apporter leur soutien, Gerhardt a eu la chance de travailler tout de même avec Herrmann, Rózsa et Tiomkin, qui se sont souvent présentés au studio d’enregistrement pour lui prêter main forte. Gerhardt eut l’idée de créer en plus des albums axés autour d’une seule star de cinéma. Trois volumes spécifiques furent consacrés ainsi à la musique des films d’ Humphrey Bogart, d’Errol Flynn et de Bette Davis. Bien que ces albums souffrirent d’une trop grande diversité de genres, ils offrirent tout de même la possibilité d’entendre et de découvrir des compositions rares et inédites.

L’album le mieux conçu, fut certainement celui consacré à Bette Davis. Consultante et consciente de l’importance du rôle de la musique dans ses films, la légendaire actrice pris part à la conception du disque sachant que ce dernier privilégiait avant tout des scores de Max Steiner conçus pour la Warner Bros.



La collection démarre


Malgré un passion sans limite pour certains compositeurs, Gerhardt envisage vite de concevoir le disque consacré à Miklos Rozsa, en y incluant d’office des suites réservées à SPELLBOUND et à THE RED HOUSE, l’une de ses partitions préférée qu’il exhumera pour en réaliser l’une des plus longues suites de la série. Parallèlement il recevra divers « wish list » de fans et des films à visionner comme celui de THE FOUR FEATHERS qu’il n’avait jamais vu et qui lui donneront l’occasion de découvrir un score splendide de Miklos Rozsa qu’il ne connaissait pas. Il fut cependant déçu de ne pas pouvoir concevoir une suite plus longue de SPELLBOUND pour des raisons de droits.

Malgré l’approbation totale de la RCA, Gerhardt s’aperçoit qu’il n’est pas chose facile d’enregistrer des musiques de film dans leurs formes originales car peu furent éditées, jouées et rendues disponible à la location. Pour l’album THE SEA HAWK, les choses furent plus simples car Georges Korngold possédait des copies des partitions de son père et la Warner Bros avait également archivé du matériel dans de bonnes conditions.

Dés le début, Gerhardt rencontra d’autres soucis majeurs quant à l’exumation de partitions nichées dans d’autres studios avec souvent la mauvaise surprise de découvrir des conducteurs d’orchestre absents, incomplets ou d’autres particulièrement modifiés par des orchestrateurs lors de sessions d’enregistrement ou bien aussi, la surprise de découvrir, dans certain cas, des informations d’instrumentation notées en sténo sur les bords des conducteurs.

Pour le disque dédié à Max Steiner par exemple, la partition de KING KONG avait disparu des archives de la RKO. Les conducteurs, expédiés dans des entrepôts insalubres de Los Angeles en 1950 s’furent retrouvés totalement dégradés et illisibles. C’est avec l’aide de Georges Korngold que Gerhardt pu reconstituer une suite concrète à partir des maquettes au piano laissées par Steiner à l’époque.

Une expérience renouvelée lors de la découverte dans les mêmes entrepôts, des conducteurs de The Thing de Dimitri Tiomkin retrouvés dans un états avancé de désintégration. Heureusement pour Gerhardt, Tiomkin encore vivant, avait pu fournir des maquettes précises au piano comportant des informations d’orchestration en sténo, qui révélaient une écriture complexe et très novatrice en son temps. Tiomkin composait toujours au piano en inscrivants des informations et des signes très particuliers sur le bord des partitions au crayon de bois, un système ingénieux de son invention mais difficile à décrypter.

«Revisiter la partition de THE THING FROM ANOTHER WORLD fut complexe, elle comportait des passages expérimentaux et nécessita un orchestre peu orthodoxe. Vous pouvez comprendre que j’avais là, un travail énorme sur les bras. Lorsque j’ai abordé les sessions d’enregistrement ce ne fut pas sans quelques inquiétudes. Cependant, le compositeur présent ne fit aucune critique ni observation sur mon travail. Bien au contraire, il en était ravi.»

Pour le disque GONE WITH THE WIND, Steiner était contre l’idée de refaire une bande originale complète car il estimait que trop de passages se répétaient. Ce fut pour lui l’occasion de revisiter sa propre partition en y intégrant ses mélodies préférées. Une synthèse qui lui offrit la possibilité de redynamiser sa musique en éliminant d’office les parties les moins intéressantes de la partition.

Conçus sous la forme de longues suites ou de thèmes isolés, les disques reflètent l’essentielle de l’œuvre des compositeurs. Les Classic Film Scores de Franz Waxman, de Bernard Herrmann et de Miklos Rozsa feront un carton plein chez les collectionneurs. Ce sera l’occasion pour Gerhardt, d’exhumer des scores oubliés ou rares comme ceux de WHITE WITCH DOCTOR et ON DANGEROUS GROUND d’Herrmann, THE SUN ALSO RISES d’Hugo Friedhofer et des premiers enregistrements pour PRINCE VALIANT de Waxman et de THE RED HOUSE de Rozsa et ce avec une acoustique nouvelle et impeccable. Le tout restitué et restauré avec le souci incroyable du «son original».

Pour ELISABETH AND ESSEX, Erich Korngold avait déjà préparé une suite sous la forme d’une ouverture qui fut jouée dans un théâtre en première mondiale. La suite de ROBIN HOOD existait déjà aussi. Franz Waxman réalisa sa propre suite pour A PLACE IN THE SUN déjà joué en concert également. Dimitri Tiomkin et Miklos Rozsa intervenaient comme consultants mais apportèrent également des arrangements à leur partitions.

Pour la suite de WHITE WITCH DOCTOR, Bernard Herrmann ajouta des percussions pour lier les différents tableaux musicaux présentés. Il en fit de même pour les différentes parties à assembler de CITIZEN KANE. Miklos Rozsa vit l’opportunité d’ajouter une chorale d’hommes sur la suite de THE JUNGLE BOOK sur une idée de Charles Gerhardt. Rozsa revisita également certaines parties musicales développées dans la suite de THE FOUR FEATHERS.

Pour le disque dédié a Errol Flynn, Gerhardt réorchestra le thème « The Lights of Paris » de THE SUN ALSO RISES de Hugo Friedhofer car l’original n’était plus disponible.
«Je voulais revenir à ce temps là et explorer systématiquement la substance propre des grandes partitions cinématographiques de la fin des années 30 et 40, les renvoyer directement à leurs images comme des entités dramatiques. L’envie de refaire découvrir des airs que nous connaissons et de tenir compte des contextes dans lesquels ils ont été employés à l’origine. J’ai décidé de recréer ces Scores avec leurs orchestrations originales et cela ne pouvait être fait qu’en revenant aux sources ultimes, comme les compositeurs les avaient conçues à l’origine. »

Soucieux d’ouvrir la collection à d’autres genres comme la science fiction, Gerhardt consacra en 1992 deux autres albums pour la série. Un premier comportant des suites contemporaines de STAR WARS et de CLOSE ENCOUNTERS OF THE THIRD KIND permettant de promouvoir le travail de John williams, compositeur phare de la nouvelle musique de film. Puis un autre nommé THE SPECTACULAR WORLD OF CLASSIC FILM SCORES, présentant une compilation décevante de scores ayant déjà fait l’objet d’un enregistrement, excepté la création d’une suite de THE THING de Dimitri Tiomkin et du très rarement entendu théme de Daniele Amfitheatrof « Dance of the Seven Veils » issu du film SALOME.

En 1978, la collection est éditée en Espagne chez RCA Cinema Tre. Aux USA et en Europe, la série des «Classic Films Scores» LP fera l’objet d’une réédition au début des années 80 avec une couverture noire à la charte art déco et indexée d’une étoile de couleur. Tous les volumes de la première série furent réédités.

A la fin des années 80 la série s’essouffle un peu, Charles Gherhart envisage de relancer sa collection par la création d’albums dédiés aux actrices américaines célèbres, un nouveau volume pour Max Steiner et le Western, un volume pour la reconstruction du score de THE BRIDE OF FRANKENSTEIN de Waxman puis des volumes consacrés à Alex North, Hugo Friedhofer, Victor Young et Elmer Bernstein… Mais la RCA ne suivra pas Gerhardt sur ces projets préférant éditer pour la première fois la collection en CD.
Début 1990, RCA propose à Charles Gerhardt de superviser et coproduire cette collection. Ce dernier y voit l’opportunité de revisiter quelques volumes en y insérant des morceaux qui ne figuraient pas sur les LPs ou en allongeant certaines suites. C’est le volume consacré à Franz Waxman SUNSET BOULEVARD qui sera édité en premier. Le CD ne profitera pas d’une promotion particulière mais se vendra très bien, comme les autres CDs qui suivront… Une collection marquée par un nouveau design en pantone argent à chaud.

La série Cds fera l’objet d’une réédition en 2010 dans une charte feu orangé, toujours sous le label RCA RED SEAL mais distribué par Sony Music Entertainment. Toujours une réussite !

Les LP Classic Films Scores de RCA Victor représente un ensemble unique dans l’histoire du disque de musique de film et de la collection. 14 enregistrements d’une qualité rare, produits donc par Georges Korngold et Charles Gerhardt allaient devenir pour l’avenir l’un des révélateurs du phénomène de la réédition.

D’autres concepts


Plus tard, Charles Gerhardt passa la plupart de son temps à Londres en continuant à réaliser des enregistrements. Après s’être retiré de la RCA en 1986, il travailla de nouveau mais indépendamment pour la «Reader’s Digest» et d’autres labels de disque, un poste qu’il assura en production et en supervision musicale jusqu’en 1997.


Depuis 1991 il vivait à Redding en Californie, puis, à la fin de sa vie, Charles Gerhardt n’est jamais réapparu en public en tant que directeur d’orchestre, refusant toutes les invitations en raison de son désir de rester discret. Dans son entourage il était proche de deux cousines, Lenore L. Engel, Elizabeth Anne Schuetze, toutes deux vivant à San Antonio et d’un cousin, Steven W Gerhardt de St. Pete Beach, en Floride.


Fin novembre 1998, lors d’un examen, il reçut un diagnostic de tumeur au cerveau. Il décéda l’année suivante des complications d’une chirurgie cérébrale, c’était le 22 février 1999, il avait 72 ans. En hommage à Charles Gerhardt et à la plus célèbre collection de disques de musiques de film : Les Classic Film Scores.




by Pascal Dupont 10 May, 2024
Charles Allan Gerhardt English version adapted by Doug Raynes - FRENCH VERSION AND COLLECTION had a reputation as a great conductor, record producer and musical arranger. His major work at RCA on the Classic Film Scores series earned him recognition from film music devotees of Hollywood’s Golden Age, as well as other renowned conductors of his day. Born on February 6, 1927 in Detroit, Michigan, Charles Gerhardt developed a passion for music and percussion instruments from an early age. At the age of five, he took piano lessons, and by the age of nine, had established a solid reputation as an orchestrator and composer. He spent his early school years in Little Rock, Arkansas, then after 10 years, having completed his schooling, moved with his family to Illinois for his military duties, he served in the U.S. Navy during World War II as a chaplain's aide in the Aleutian Islands, then became an active member of the Veterans of Foreign Wars. He went on to study at the University of Illinois, at the College of William and Mary, and later at the University of Southern California. Throughout his time at school Gerhardt was attracted not only to music, but also to the sciences. Passionate about the art of recording, he joined Westminster Records for five years, until the company ceased operations, and then joined Bell Sound. One day, he received a phone call from George Marek to meet with the heads of Reader's Digest, to discuss producing recordings for their mail-order record business; a contact that was to secure his musical future and a rich career spanning more than 30 years. Gerhardt's first job for Reader's Digest was to produce a record; “A Festival of Light Classical Music”; a 12 LP box set that he produced in full. One of Gerhardt's finest projects was the production of another 12 LP box set, “Les Trésores de la Grande Musique (Treasury of Great Music)”, featuring the Royal Philharmonic Orchestra conducted by some of the leading figures of the day: Charles Munch to Bizet and Tchaikovsky, Rudolf Kempe to Strauss and Respighi, Josef Krips to Mozart and Haydn, Antal Dorati to Strauss and Berlioz, Brahms 4th Symphony by Fritz Reiner and Sibelius’ 2nd Symphony by Sir John Barbirolli. In the 1950s he conducted works by Vladimir Horowitz, Wanda Landowska, Kirsten Flagstad and William Kapeli. In the early 1960s, Gerhardt lived in England, where he made most of his recordings, but kept a foothold in the United States, mainly in New York. Often, when he went to the United States after a period of recording sessions, he would stop off in Baltimore and spend some time listening to cassettes of his new recordings. Gerhardt loved percussion instruments, especially tam-tams. One of his favorite recordings was the Columbia mono disc of Scriabin's Poem of Ecstasy, with Dimitri Mitropoulos and the New York Philharmonic. He had great admiration and respect for the many conductors he worked with, starting with Arturo Toscanini, with whom he worked for several years before the Maestro's death. It was Toscanini who suggested that Gerhardt become a conductor, which he did! His career as an orchestra director began when he had to replace a conductor who failed to show up for rehearsals. It was a position he would later occupy for various recording sessions and occasional concerts. His classical recordings include works by Richard Strauss, Tchaikovsky, Wagner, Ravel, Debussy, Walton and Howard Hanson. Hired by RCA Records, he transferred 78 rpm recordings of Enrico Caruso and other artists to 33 rpm. He took part in recordings by soprano singer Kirsten Flagstad and pianist Vladimir Horowitz. He worked with renowned conductors such as Fritz Reiner, Leopold Stokowski and Charles Munch, from whom he learned the tricks of the trade. Still at RCA, he assisted Arturo Toscanini, with whom he perfected his conducting skills. Then, in 1960, he produced recordings for RCA and Reader’s Digest in London, and joined forces with sound engineer Kenneth Wilkinson of Decca Records (RCA's European subsidiary), The two men got on very well and shared a passion for recording and sound quality, making an incredible number of recordings over a 30-year period. Also in 1960, RCA and Reader's Digest entrusted him with the production of a 12-disc LP box set entitled “ Lumière du Classique (A Festival of Light Classical Music) ”, sold exclusively by mail order. With a budget of $250,000, Gerhardt assumed total control of the project: repertoire, choice of orchestras and production. He recorded in London, Vienna and Paris, and hired such top names as Sir Adrian Boult, Massimo Freccia, Sir Alexander Gibson and René Leibowitz. The success of this project, in terms of both musical quality and sound, earned him recognition from his employers. Other projects of similar scope followed… A boxed set of Beethoven's symphonic works with René Leibowitz and The Royal Philharmonic Orchestra. A boxed set of Rachmaninoff's works for piano and orchestra with Earl Wild, Jascha Horenstein and the Royal Philharmonic Orchestra, the above mentioned 12 LP disc set “Trésor de la Grande Musique (Treasury of Great Music)” with the Royal Philharmonic conducted by some of the greatest directors of the time: Fritz Reiner, Charles Munch, Rudolf Kempe, Sir John Barbirolli, Sir Malcolm Sargent, Antal Dorati and Jascha Horenstein, with whom Gerhardt had sympathized. In January 1964 in London, Gerhardt joined forces with Sidney Sax, instrumentalist and conductor, to form a freelance orchestra. This successful group went on to join the National Philharmonic Orchestra of London, an impressive line-up that would later become Jerry Goldsmith's orchestra of choice. With Peter Munves, head of RCA's classical division, he conceived the idea of recording an album devoted exclusively to the film music of Erich Wolfgang Korngold, one of his favorite composers. Enthusiastic about the project, Munves gave Gerhardt carte blanche, and was offered a helping hand by George Korngold, producer and son of the famous Viennese composer, who owned all the copies of his father's scores. The Adventure Began : The Sea Hawk: Classic Film Scores of Erich Wolfgang Korngold. For this first disc, Gerhardt selected 10 scores by Korngold, which he recorded in the Kingsway Hall Studio in London, renowned for its excellent acoustics. The disc thus benefits from optimal recording conditions, favoring at the same time the performances of the National Philharmonic (and its leader, Sidney Sax), a formidable orchestra made up of London's finest musicians and freelance soloists. Each album was recorded in the same studio, with Kenneth Wilkinson as sound engineer and George Korngold as consultant/producer. As soon as it was released, the album's success received strong acclaim in classical music circles and received a feature in Billboard No. 37, a first in this category in December 1972. It took no less than a year to sell the first 10,000 copies in all the specialist record suppliers and the album went on to sell over 38,000 copies, making it the fifth best-selling album in the “classical” category in 1973. On the strength of this success, Peter Munves and RCA entrusted Charles Gerhardt with the production of further discs devoted to other world-renowned composers of Hollywood music. The program includes several albums dedicated to Max Steiner and Erich Wolfgang Korngold plus one each to Miklos Rozsa, Franz Waxman, Dimitri Tiomkin and Bernard Herrmann, followed by 3 volumes associated with specific film stars such as Bette Davis, Errol Flynn and Humphrey Bogart. Then, a disc devoted to Alfred Newman, a composer who was a pillar of the famous Hollywood sound, who Gerhardt admired and had met: “Newman was a charming man, full of good humor. He was friendly, fun and always had a joke. With his eternal black cigar in hand, he was a composer by trade, down-to-earth, discussed little about himself but was a first-rate advisor in my life. “ Gerhardt would consult certain composers in advance about how to recreate suites from their works, or when this wasn't possible, he would rearrange the suites himself and submit them to the composers for approval. "Some critics complained that my suites were too short, but my aim in the case of each album was to present a well-split 'portrait' of the composer, highlighting his many creative facets". Although Korngold, Newman and Steiner were no longer around to lend their support, Gerhardt was lucky enough to still work with Herrmann, Rózsa and Tiomkin as consultants who turned up at the recording studio to lend a hand. Gerhardt also had the idea of creating albums focusing on a single film star. Three specific volumes were devoted to music from the films of Humphrey Bogart, Errol Flynn and Bette Davis. Although these albums suffer from too great a diversity of genres, they still offer the chance to hear and discover rare and previously unpublished compositions. The best conceived album was arguably the one devoted to Bette Davis. Conscious of the important role played by music in her films, the legendary actress took part in the conception of the album, knowing that it favored scores by Max Steiner designed for Warner Bros. The Collection Begins ! Gerhardt's passion for certain composers knows no bounds, but he soon envisages a disc devoted to Miklos Rozsa, including suites for “Spellbound” and “The Red House”, one of his favorite scores, which he will exhume to create one of the longest suites in the series. At the same time, he received various fan wish lists and films to watch, such as “The Four Feathers”, which he had never seen and which gave him the opportunity to discover a splendid score by Miklos Rozsa that he had never heard before. He was disappointed, however, not to be able to conceive a longer “Spellbound” sequel for rights reasons. Despite RCA's full approval, Gerhardt realized that it was not easy to record film music in its original form, as few were ever edited, played and made available for rental. For The Sea Hawks album, things were simpler, as Georges Korngold had copies of his father's scores, and Warner Bros had also archived material in good condition. From the outset, Gerhardt encountered other major problems in the search for and discovery of scores hidden away in other studios, often with the unpleasant surprise of discovering missing or incomplete conductors, or others heavily modified by orchestrators during recording sessions, or the surprise of discovering, in certain cases, instrumentation information noted in shorthand on the edges of the conductor score. For the disc dedicated to Max Steiner, for example, the conductor score for “King Kong” had disappeared from the RKO archives, having been shipped in 1950 to poorly maintained warehouses in Los Angeles where it had become totally degraded and illegible. With the help of Georges Korngold, Gerhardt was able to reconstruct a substantial suite from the piano models left by Steiner at the time. This experience was repeated when the conductor score for Dimitri Tiomkin's “The Thing” was discovered in the same warehouse, in an advanced state of disintegration. Fortunately for Gerhardt, Tiomkin, who was still alive, had been able to provide precise piano maquettes with orchestration information in shorthand, revealing a complex and highly innovative style of writing. Tiomkin always composed at the piano, inscribing very specific information and signs on the edges of the scores in pencil, an ingenious system of his own invention that was difficult to decipher. “Revisiting the score of ‘The Thing from Another World’ was a complex task, involving experimental passages and an unorthodox orchestra. You can understand that I had a huge job on my hands. When I approached the recording sessions, it was not without some trepidation. However, the composer present made no criticism or comment on my work, and was delighted. He was delighted.” For “Gone With The Wind”, Steiner was against the idea of remaking a complete soundtrack, as he felt that too many passages were repeated. It was an opportunity for him to revisit his own score, integrating his favorite melodies. This synthesis gave him the opportunity to revitalize his music by eliminating the least interesting parts of the score. Conceived as long suites or isolated themes, the discs reflect the essence of the composers' work. The “Classic Film Scores” series by Franz Waxman, Bernard Herrmann and Miklos Rozsa etc will become a big hit with collectors. For Gerhardt, this will be an opportunity to unearth forgotten or rare scores such as Herrmann's “The White Witch” and “On a Dangerous Ground”, Hugo Friedhofer's “The Sun Also Rises” and early recordings for Waxman's “Prince Valliant” and Rozsa's “The Red House”, all with new, impeccable acoustics. For “Elisabeth and Essex”, Erich Korngold had already prepared a suite in the form of an Overture, which was given its world premiere in a theater. The suite for “The Adventures of Robin Hood” also pre-existed. Franz Waxman created his own suite for “A Place in the Sun”, which was also performed in concert. Dimitri Tiomkin, Miklos Rozsa and Bernard Herrmann acted as consultants and contributed arrangements to their scores. For the continuation of “White Witch Doctor”, Bernard Herrman added percussion to link the different musical tableaux. He did the same for the different parts of “Citizen Kane”. Miklos Rozsa saw an opportunity to add a male choir to the suite from “The Jungle Book”, based on an idea by Charles Gerhardt. For the record dedicated to Errol Flynn, Gerhardt re-orchestrated the theme “The Lights of Paris” from Hugo Friedhofer's “The Sun also Rises”, as the original was no longer available. “I wanted to go back to that time and systematically explore the very substance of the great film scores of the late 30s and 40s, sending them back directly to their images as dramatic entities. The desire to rediscover tunes we know and to take into account the contexts in which they were originally used. I decided to recreate these scores with their original orchestrations, and this could only be done by returning to the ultimate sources, as the composers had originally conceived them.” Keen to open up the collection to other genres, such as science fiction, Gerhardt dedicated two further albums to the series in 1992. The first featured contemporary sequels to “Star Wars” and “Close Encounters of the Third Kind”, promoting the work of John Williams, a leading composer of new film music. Then another called “The Spectacular World of Classic Film Scores”, presenting a disappointing compilation of scores that had already been recorded, except for the creation of a sequel to Dimitri Tiomkin's “The Thing From Another World” and Daniele Amfitheatrof's rarely heard theme “Dance of the Seven Voiles” from Salome. In 1978, the collection was published in Spain by RCA Cinema Treasures. In the USA and Europe, the Classic Film Scores LP series was reissued in the early 80s with a black art deco cover and colored star index. All Volumes in the First Series Were Reissued : By the end of the '80s, the series was running out of steam, and Charles Gerhardt planned to relaunch his collection with albums dedicated to famous American actresses, a new volume for Max Steiner and the Western, a volume reconstructing the score of Waxman's “The Bride of Frankenstein”, followed by volumes devoted to Alex North, Hugo Friedhofer, Victor Young and Elmer Bernstein... But RCA would not support Gerhardt in these projects, preferring to release the collection on CD for the first time. In early 1990, RCA asked Gerhardt to supervise and co-produce the collection, which he saw as an opportunity to revisit some of the volumes, inserting tracks that had not appeared on the LPs or extending certain suites. The volume devoted to Franz Waxman, “Sunset Boulevard”, was the first to be released. The CD did not benefit from any particular promotion, but sold very well, as did the other CDs that followed... A collection marked by a new design in silver pantone. The CDs series was reissued in 2010, still under the RCA Red Seal label, but distributed by Sony Music Entertainment. RCA Victor's Classic Films Scores series represents a unique collection in the history of film music recordings. 14 recordings of rare quality, produced by Georges Korngold and Charles Gerhardt to become one of the revelations of the reissue phenomenon. Other Concepts... Later, Gerhardt spent most of his time in London, continuing to make recordings. After retiring from RCA in 1986, he returned to independent work for Readers Digest and other record labels, a position he held in production and musical supervision until 1997. Since 1991 he had lived in Redding, California. In later years, he did not appear professionally, refusing all public invitations because of his desire to remain discreet. In his entourage he was close to three cousins, Lenore L Engel and Elizabeth Anne Schuetze, both living in San Antonio, and cousin Steven W Gerhardt of St. Pete Beach, Florida. In late November 1998 Charles Gerhardt was diagnosed with brain cancer and died of complications following surgery on February 22, 1999. He was 72 years old. Thus ends this tribute to Charles Gerhardt and the most famous collection of film music records: The Classic Film Scores series.
by Doug Raynes 24 Jan, 2024
Following on from Tadlow’s epic recording of El Cid, the same team – Nic Raine conducting and James Fitzpatrick producing – have turned their attention to a completely different type of epic film for the definitive recording of Ernest Gold’s Academy Award winning score for Otto Preminger’s Exodus (1960). The score is something of a revelation because aside from the main theme, the music has received little attention through recordings. Additionally the sound quality of the original soundtrack LP was disappointing and much music was deleted or cut from the film.
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