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King of Kings

Quentin Billard

Remake du film homonyme réalisé par Cecil B. DeMille en 1927,  ‘King of Kings’ (Le roi des rois), le film de Nicholas Ray est un  classique dans le genre des péplums bibliques. Produit par la MGM et  Samuel Bronston, ‘King of Kings’ est l’unique incursion du studio et du  célèbre producteur hollywoodien dans le domaine du péplum biblique, le  film n’ayant d’ailleurs jamais été récompensé d’une quelconque façon.  L’histoire du Christ a été porté à de multiples reprises au cinéma, à  tel point que l’on pouvait même se demander ce que ‘King of Kings’  allait bien pouvoir encore apporter à ce célèbre récit extrait du  Nouveau Testament. Il faut dire que le genre du péplum biblique était  particulièrement à la mode à la fin des années 50 et au début des années  60 à Hollywood, ‘King of Kings’ ayant sans aucun doute motivé la United  Artists à produire quatre ans plus tard le somptueux ‘The Greatest  Story Ever Told’ de George Stevens, qui reste à ce jour la plus belle  adaptation cinématographique jamais réalisée à cette époque sur  l’histoire de Jésus Christ. Il faut dire que le film est une exception  dans la carrière de Nicholas Ray puisque ce dernier s’est spécialisé  tout au long de sa vie dans les films noirs et n’avait encore jamais  abordé un film épique de ce genre. On ne sait d’ailleurs pas trop ce qui  a motivé le réalisateur a tourné ce remake du film homonyme de Cecil B.  DeMille, le réalisateur s’en tirant moyennement avec une réalisation  correcte mais un manque d’humilité, de profondeur et une série  d’intrigues secondaires totalement inutiles. On ne comprend par exemple  pas pourquoi Ray a tenu à développer le personnage de Barabbas en  parallèle de l’histoire du Christ, le réalisateur prenant quelques  libertés étranges et discutables par rapport au récit d’origine où il  n’est question du voleur Barabbas (ici représenté comme le chef d’une  armée de juifs rebelles contre les troupes romaines) que lors de la  scène où le Christ est condamné par la foule qui demande de relâcher  Barabbas. On ne comprend pas non plus pourquoi le réalisateur perd son  temps sur le personnage de Salomé (Brigid Bazlen) ni même de Jean le  Baptiste (incarné par l’excellent Robert Ryan), qui, bien qu’un  personnage capital dans la première partie de l’histoire du Christ – il  apparaît pour la première fois dans le film lors de la scène du baptême  dans les eaux du Jourdain, avec le regard bleu perçant et radieux de  Jeffrey Hunter, idée que George Stevens reprendra dans une scène  similaire pour ‘The Greatest Story Ever Told’ – est curieusement un peu  trop développé dans l’histoire, à tel point que l’on se demande parfois  si l’on regarde un film sur la vie du Christ ou sur celle de Jean le  Baptiste.


L’histoire reste quand à elle toujours la même, à  savoir la naissance de Jésus dans l’étable avec les trois rois mages, en  passant par la rencontre entre Jean le Baptiste (Robert Ryan) et Jésus  (Jeffrey Hunter) dans les eaux du Jourdain, sans oublier la trahison de  Judas (Rip Torn), la crucifixion et la résurrection. Mais à l’inverse de  ‘The Greatest Story Ever Told’, ‘King of Kings’ accumule donc les  artifices et nous propose une version un peu courte et estropiée du  récit du Christ. Malgré sa longueur (2h48 environ), le film délaisse  curieusement certains moments pourtant importants dans l’histoire du  Christ comme la scène de la colère de Jésus dans le temple ou la  condamnation du Christ par le peuple qui réclame sa crucifixion auprès  de Ponce Pilate (à noter que les scènes avec les apôtres sont  injustement réduites à leur tour au strict minimum!). Ces moments sont  toujours suggérés et passés sous forme d’ellipses un brin maladroites.  On peut penser que le réalisateur a du être contraint de faire de  nombreuses coupures pour raccourcir la durée du film qui, s’il devait  raconter l’intégralité de l’histoire, durerait 3 ou 4 heures de plus.  Pourtant, les choix scénaristiques du réalisateur sur ‘King of Kings’  sont bien souvent des erreurs qui tendent à diminuer la qualité d’une  grosse production biblique célèbre et pourtant pas si inspirée qu’elle  n’y paraît. Par exemple, certains ont trouvés que Jeffrey Hunter  manquait de passion et de profondeur dans le rôle de Jésus Christ, et  qu’il aurait sans aucun doute été préférable de confier ce rôle à Robert  Ryan, qui arrive véritablement à tirer son épingle du jeu dans le rôle  de Jean le Baptiste. Alors que Max Von Sydow avait su offrir toute la  chaleur humaine et la passion à son Christ dans ‘The Greatest Story Ever  Told’, Jeffrey Hunter campe un Jésus mollasson baignant dans une mise  en scène académique et finalement peu inspirée. Le comble reste sans  aucun doute les quelques scènes d’action belliqueuses qui viennent  pimenter le film en faisant perdre toute crédibilité au récit d’un  individu qui parle pourtant de paix et d’amour entre les hommes. On se  demande par exemple quelle était l’utilité de la scène où les soldats  romains écrasent les partisans rebelles de Barabas devant les portes du  temple de Jérusalem vers la fin du film, alors qu’il aurait été  préférable de montrer à ce moment là la fameuse colère de Jésus contre  les marchants du temple, curieusement passée sous silence dans le film.  Idem pour la scène de l’embuscade de Barabbas vers le début du film,  avec une scène d’affrontement entre le voleur et un légionnaire romain à  peine digne d’une série-B d’action hollywoodienne. Une fois encore, que  vient faire là cette scène? Qu’apporte t’elle vraiment au récit?  Pourquoi ne pas privilégier le Christ lui-même au lieu de perdre  systématiquement une bonne dizaine de minutes à chaque fois sur d’autres  personnages secondaires dont on se fout royalement dans le contexte de  l’histoire de Jésus Christ, d’autant que ces scènes viennent souvent  parasiter celles du Christ et de ses précieux enseignements d’amour et  de paix (où est la cohérence scénaristique dans tout cela?). On  s’imagine donc sans mal les producteurs demander à Nicholas Ray de leur  offrir un nouveau ‘El Cid’ version biblique, une vraie trahison par  rapport à l’histoire d’origine du Nouveau Testament, et aussi par  rapport au talent de Nicholas Ray, qui accouche ici d’un film  académique, bancal et totalement dépourvu de personnalité! Du coup, on  se demande comment le film a put obtenir son statut de classique au fil  du temps, alors que dans le même genre ‘The Greatest Story Ever Told’  montrait l’histoire du Christ sous sa vraie nature, sans artifice ni  gros effets de mise en scène hollywoodienne. Il manque à ‘King of Kings’  une certaine profondeur, une certaine intensité et surtout une  véritable passion dans le récit du Christ. Il ne paraît donc pas injuste  de penser que ce film est une sorte de ‘corruption’ hollywoodienne de  l’histoire du Nouveau Testament, une erreur qui sera vite corrigée  quatre ans plus tard avec le chef-d’oeuvre de George Stevens!


Si  le film est en lui-même particulièrement décevant, il n’en est  absolument pas de même pour la partition symphonique/chorale de Miklos  Rozsa, sans aucun doute l’un des grands chef-d’oeuvre du compositeur  qui, en 1961, était plus que jamais au sommet de son art lorsqu’il signa  la musique du film de Nicholas Ray. Evidemment, à l’instar du film,  Rozsa a choisi de faire dans le massif et le spectaculaire en nous  offrant une grande fresque symphonique démesurée et passionnante, un  score qui évoque la puissance de l’histoire du Christ à travers une  série de thèmes inspirés et mémorables. Ce sont d’ailleurs par la  qualité et le nombre impressionnant de thèmes que le score de Rozsa  s’impose littéralement au fil des écoutes dans l’esprit de l’auditeur,  créant un impact majeur autant à l’écoute que sur les images du film de  Nicholas Ray. Introduit par des cuivres amples et des cloches, le  ‘Prelude’ accompagne ainsi le générique de début sur le ton de l’épique,  de la grandeur et de la majestuosité en dévoilant l’inoubliable thème  principal associé au Christ. Thème triomphant et royal, le leitmotiv  associé à Jésus Christ est confié à des cuivres massifs sur fond de  choeurs grandioses qui renforcent ce sentiment épique de grandeur. Aucun  doute possible, le spectaculaire thème principal, qui marque  irrémédiablement les esprits même après une première écoute, annonce une  énorme partition symphonique grandiose et inspirée, que l’on peut déjà  considérer comme un grand classique dès sa magnifique ouverture! Après  le côté spectaculaire de ce superbe ‘Prelude’, Rozsa continue à faire  dans le massif avec ‘Roman Legions’ et son thème de marche pompeux  associé aux légions romaines au début du film, lors de l’arrivée de  Pompée à Jérusalem. On retrouve ici le Rozsa des musiques  traditionnelles de péplum comme ‘Ben-Hur’, ‘Quo Vadis’ ou ‘Julius  Caesar’, un genre qui paraît aujourd’hui un peu daté mais qui passe  pourtant magnifiquement bien dans le contexte de ‘King of Kings’. A  noter que le thème réapparaît de façon sombre et menaçante dans ‘The  Elders/Sanctuary’ lorsque Pompée ravage le sanctuaire au début du film,  atmosphère sombre qui se poursuit dans ‘The Scrolls/Subjuguation’ qui  développe au passage un nouveau thème d’ambiance hébraïque associé à  Jérusalem, malmené ici par des orchestrations rythmées navigant entre  cordes pesantes et cuivres graves illustrant la brutalité des romains.  ‘Road to Bethlehem/The Nativity’ s’impose quand à lui avec une ambiance  plus adoucie en annonçant le très beau thème associé à Marie lors de la  scène de la nativité, joué ici par des violoncelles. Le thème de la  nativité se veut quand à lui féerique et empreint d’une magie pleine  d’innocence et de joie, avec sa très belle mélodie gracieuse sur fond de  choeurs féminins et d’un orchestre ample sur un rythme de sicilienne,  le tout rythmé sur fond de cloches, de cordes, de vents et carillon,  avec un côté légèrement impressionniste dans la façon dont Rozsa utilise  ses différentes couleurs instrumentales. A contrario, on appréciera  l’incroyable brutalité orchestrale de la scène du massacre des enfants  dans ‘The Slaughter of Innocents’ et ses variantes assombries du thème  hébraïque, qui rappelle à quel point Rozsa a toujours été un grand  maître des musiques d’action et des déchaînements orchestraux.


L’atout  majeur de ‘King of Kings’ est de développer cette alternance  systématique entre passages lyriques, doux et émouvants et déchaînements  orchestraux en règle dans un style plus massif et véritablement  ‘péplum’. Ainsi, après la brutalité de ‘The Slaughter of Innocents’, on  ne peut qu’apprécier la douceur réconfortante de ‘Joseph and Marie’ avec  sa très belle reprise du thème de Marie par un hautbois sur fond de  cordes, harpe et vents. Suivant sa logique de l’alternance douceur et  brutalité, Rozsa nous offre tout de suite après l’apaisé ‘Joseph and  Marie’ une nouvelle marche romaine tonitruante pour ‘Pontius Pilate’s  Arrival’ qui évoque massivement l’arrivée du nouveau commandeur romain  Ponce Pilate à Jérusalem à grand renfort de tambours et de cuivres  agressifs sur fond de rythmes martiaux (on retrouvera ce thème dans les  passages plus agités du reste de la partition). Impossible alors de  passer à côté du superbe ‘Revolt/Barabbas’s Escape’ pour ce qui reste  incontestablement l’un des meilleurs morceaux d’action du score de ‘King  of Kings’, illustrant la séquence où Barabbas et ses hommes tendent une  embuscade aux romains. Le thème de Ponce Pilate, développé dans un  premier temps, s’envole par la suite pour un nouveau déchaînement  orchestral excitant où Rozsa développe continuellement un motif d’action  sur fond de percussions brutales et de cuivres virtuoses. On reconnaît  d’ailleurs bien là ce souci toujours constant chez Rozsa du contrepoint  et des développements thématiques et motiviques totalement  indissociables de son style, preuve d’un immense savoir-faire et d’une  écriture orchestrale remarquable, qui ont de Miklos Rozsa un grand nom  du ‘Golden Age’ hollywoodien. Si vous adorez les musiques d’action  massives, virtuoses et totalement frénétiques, les 4 minutes 44 de  ‘Revolt/Barabbas’ Escape’ sont donc faites pour vous! A l’écoute d’une  musique aussi agressive et frénétique, difficile de croire que l’on  écoute la musique d’un film sur l’histoire du Christ, mais quelle  efficacité, quel impact dans le film!


‘John the Baptist’  développe quand à lui un nouveau leitmotiv associé cette fois-ci à Jean  le Baptiste, thème de cordes jouées tout en quintes parallèles dans une  ambiance plus rustique et moyenâgeuse, thème juxtaposé tout au long du  morceau à un autre motif plus sombre aux sonorités vaguement orientales  évoquant la menace des romains à Jérusalem et aux alentours, menace qui  pèse sur Jean le Baptiste alors qu’il ne cesse d’attiser les foules et  de proclamer la venue du Messie. Ce thème en quintes parallèles est  repris dans ‘Baptism of Christ/Sadness and Joy’ pour la scène où Jean  baptise Jésus dans les eaux du Jourdain. Depuis le ‘Prelude’, c’est la  première fois où l’on réentend à nouveau le magnifique thème du Christ,  exposé ici de façon plus douce et quasi féerique avec ses cordes en  trémolos, ses vents, son vibraphone et ses choeurs féminins symbolisant  la pureté paisible et mythique du personnage, suivi d’une nouvelle  reprise du thème de Marie confié à un violoncelle mélancolique du plus  bel effet pour le très beau ‘Sadness and Joy’. On entre alors dans la  scène où le Christ se fait tenter par le diable dans le désert avec ‘The  Last Temptation of Christ’, un morceau particulièrement sombre et un  peu à part puisqu’il possède la particularité d’avoir été écrit à partir  d’une série dodécaphonique (de 12 sons) suivant la théorie sérielle  instaurée au début du 20ème siècle par Arnold Schoenberg. La noirceur du  morceau permet alors à Rozsa de reprendre le thème du Christ dans une  version minorisée qui évoque les tourments de Jésus lors de sa traversée  du désert, tandis que la partie associée aux diables recèle un vrai  petit bijou de recherche sonore et d’instrumentation avec des  clarinettes grimpantes exposant la série de 12 sons sur fond de nuage  sonore plus chaotique, et un motif menaçant de 5 notes associé au  diable. C’est bien la première fois que Rozsa se laisse ‘tenter’ par une  écriture plus avant-gardiste et atonal, lui qui a toujours été très  proche tout au long de sa carrière du style romantique et postromantique  allemand de la fin du 19ème siècle, preuve que, décidément, le  compositeur était plus que jamais au sommet de son inspiration et de son  art lorsqu’il écrivit la partition de ‘King of Kings’. Il confère en  tout cas à cette scène une dimension quasi angoissante et torturée du  plus bel effet, une approche musicale viscérale qui hante cette séquence  et qui reste un autre morceau incontournable de la partition! Le thème  du Christ réapparaît de manière plus triomphante à la fin du morceau,  évoquant la grandeur d’âme et la puissance du personnage, qui a réussi à  surmonter cette terrible épreuve et à mettre en échec Satan dans le  désert. Dès lors, le thème du Christ, repris dans ‘The Chosen’ et le  magnifique ‘Miracles’ (scène des miracles amplifiée par des choeurs  magnifiques) restera omniprésent tout au long du film, alternant avec  les nombreux autres thèmes avec, comme toujours, cette même fougue  orchestrale.


Les traditionnels morceaux de fausse ‘source music’  sont quand à eux toujours présents, comme en témoigne la danse orientale  un brin stéréotypée de ‘Herod’s Feast’ pour la scène du festin d’Herod,  ‘Jugglers and Tumblers/Herod’s Desire’ pour une scène similaire, sans  oublier la fameuse danse de Salomé dans ‘Salome’s Dance’, superbe danse  orientale frénétique qui rappelle inévitablement la danse de l’opéra  ‘Salomé’ de Richard Strauss. Ces morceaux restent bien évidemment  fonctionnels et n’ont pas beaucoup de poids par rapport aux autres  morceaux du score, comme la magnifique reprise apaisante du thème du  Christ dans le fiévreux ‘Cast out the Demon’ (scène où Jésus chasse le  démon du corps d’un homme possédé) ou l’imposant ‘Mount Galilee/Sermon  on the Mount/Love Your Neighbor’ illustrant la scène du sermon du Christ  sur la montagne. C’est dans ce très long morceau (près de 8 minutes)  que Rozsa développe un nouveau thème particulièrement magnifique, que  l’on pourra qualifier de thème de Dieu ou thème de la foi, lorsque Jésus  évoque le royaume de Dieu et dispense son message de paix et d’amour  envers son prochain. A noter que la version de ce morceau sur le CD est  quand différente, la version film de cette séquence correspondant en  réalité au début de la pièce ‘Overture’ au tout début du premier disque,  avec ses choeurs grandioses et ses cloches en ouverture. Le thème de  Dieu est développé dans le magnifique ‘The Lord’s Prayer’ où il  s’apparente à une mélodie de style choral protestant avec un certain  classicisme d’écriture et des choeurs grandioses et émouvants. On se  rapproche alors imperturbablement de la dernière partie du film qui  s’assombrit considérablement. Ainsi, un morceau comme ‘The Disciples’  est très représentatif de ce changement d’ambiance. Après une première  partie pleine d’espoir avec une mélodie de cordes gracieuse associée aux  disciples du Christ (et par la suite en contrepoint au thème de Jésus  aux violoncelles), la seconde partie navigue entre inquiétude et espoir,  Rozsa nous annonçant clairement ce qui va suivre. Ainsi, ‘Barabbas’s  Plan’ développe le thème de Barabbas de façon sombre et menaçante alors  que le voleur prépare ses plans d’insurrection contre les romains,  tandis que ‘Jesus Enters Jerusalem’ accompagne la scène de l’entrée du  Christ dans le temple de Jérusalem suivit de la scène où la rébellion de  Barabbas est écrasée et que le chef des rebelles juifs est arrêté par  les romains (il s’agit du plus long morceau de tout l’album, la pièce  avoisinant ici les 14 minutes). Si la première partie se veut plus  festive et cérémoniale, la seconde partie est nettement plus sombre et  brutale avec un nouveau déchaînement orchestral du plus bel effet. Le  morceau se conclut sur la scène du célèbre dernier souper du Christ, la  cène, accompagnée dans ‘The Last Supper’ de façon très minimaliste par  un choeur a cappella à l’unisson, Rozsa ayant ainsi opté pour une  approche plus sobre et dénudée pour cette fameuse scène en délaissant  temporairement la grosse artillerie lourde. La noirceur de ‘Judas Sees  Caiphas/Gethsemane’ évoque clairement l’issue dramatique du film avec la  trahison de Judas tandis que l’arrestation de Jésus dans ‘Agony in the  Garden/Judas’ Kiss’ nous permet de retrouver la version assombrie et  minorisée du thème du Christ telle qu’on avait déjà pu l’entendre dans  le très sombre ‘The Last Temptation of Christ’, suivi ici du très beau  thème de Dieu qui évoque la foi imperturbable de Jésus en son père, et  ce même aux moments les plus sombres de son existence. La tension monte  inévitablement dans le brutal ‘The Scourging of Christ/Crown of Throns’  lorsque les romains torturent Jésus, débouchant sur le dramatique ‘Via  Doi Orosa/Christ Bearing his Cross’ lorsque le Christ porte sa croix. La  scène est entièrement illustrée pendant plus de 9 minutes par des  cordes graves particulièrement pesantes et tourmentées, évoquant à  merveille le calvaire de Jésus et sa souffrance, le thème de Ponce  Pilate restant toujours très présent comme pour rappeler qu’il fut l’un  des responsables de sa condamnation. La scène sur la croix reste  dans le même ordre d’idée, extrêmement sombre et funèbre suivi d’un  morceau plus radieux et triomphant pour la scène de la résurrection,  avec une nouvelle très belle reprise du thème du Christ amplifié ici par  l’inévitable ‘Hosanna’, chant religieux de joie et de gloire interprété  ici par une chorale grandiose pour l’ascension du Christ dans les cieux  (suggérée habilement dans le film par un effet d’ombre sur une plage au  bord de la mer), idéal pour conclure cette partition en beauté, avant  un ‘Epilogue’ magnifique reprenant le thème de Dieu dans toute sa  grandeur et sa magnificence.


Vous l’aurez très certainement  compris, ‘King of Kings’ est un véritable monument musical dédiée à  l’immortel histoire de Jésus Christ extraite du Nouveau Testament.  Miklos Rozsa a donc opté, à l’instar des concepteurs du film, pour une  approche épique et massive du plus bel effet, qui réussit à merveille à  la superproduction de Nicholas Ray, apportant une grandeur et une magie  incontestable aux images du film. Loin de faire dans la subtilité et la  retenue, Rozsa nous rappelle qu’il est décidément un spécialiste des  musiques de péplum et des grandes fresques symphoniques épiques et  démesurées. Maniant de nombreux thèmes avec une aisance rarement égalée,  des orchestrations somptueuses et un souci constant du contrepoint et  d’une écriture orchestrale toujours très soutenue, Rozsa nous livre un  véritable chef-d’oeuvre de la musique de film, un score gigantesque et  100% épique qui ne peut laisser indifférent, tant sa puissance et sa  grandeur égale à merveille celle de l’histoire du Christ. Quelques  années après l’immense ‘Ben-Hur’, Miklos Rozsa confirmait qu’il était  décidément l’un des maîtres incontesté du ‘Golden Age’ hollywoodien en  nous offrant un nouvel opus symphonique/choral totalement inspiré, dans  lequel le compositeur manie les ambiances et les différentes idées  musicales (contrepoint très soutenu, nombreux thèmes et développements,  richesse d’orchestration, intervention d’une série dodécaphonique pour  la scène du désert, choeurs religieux pour la cène et le final, etc.)  avec une maestria exemplaire. Si ‘Ben-Hur’ vous avait déjà captivé,  ruez-vous d’urgence sur ‘King of Kings’, qui s’avère être encore bien  plus spectaculaire et efficace. Les chef-d’oeuvres de la musique de film  sont rares, mais cette partition en fait définitivement partie!

by Pascal Dupont 10 May, 2024
Charles Allan Gerhardt English version adapted by Doug Raynes - FRENCH VERSION AND COLLECTION had a reputation as a great conductor, record producer and musical arranger. His major work at RCA on the Classic Film Scores series earned him recognition from film music devotees of Hollywood’s Golden Age, as well as other renowned conductors of his day. Born on February 6, 1927 in Detroit, Michigan, Charles Gerhardt developed a passion for music and percussion instruments from an early age. At the age of five, he took piano lessons, and by the age of nine, had established a solid reputation as an orchestrator and composer. He spent his early school years in Little Rock, Arkansas, then after 10 years, having completed his schooling, moved with his family to Illinois for his military duties, he served in the U.S. Navy during World War II as a chaplain's aide in the Aleutian Islands, then became an active member of the Veterans of Foreign Wars. He went on to study at the University of Illinois, at the College of William and Mary, and later at the University of Southern California. Throughout his time at school Gerhardt was attracted not only to music, but also to the sciences. Passionate about the art of recording, he joined Westminster Records for five years, until the company ceased operations, and then joined Bell Sound. One day, he received a phone call from George Marek to meet with the heads of Reader's Digest, to discuss producing recordings for their mail-order record business; a contact that was to secure his musical future and a rich career spanning more than 30 years. Gerhardt's first job for Reader's Digest was to produce a record; “A Festival of Light Classical Music”; a 12 LP box set that he produced in full. One of Gerhardt's finest projects was the production of another 12 LP box set, “Les Trésores de la Grande Musique (Treasury of Great Music)”, featuring the Royal Philharmonic Orchestra conducted by some of the leading figures of the day: Charles Munch to Bizet and Tchaikovsky, Rudolf Kempe to Strauss and Respighi, Josef Krips to Mozart and Haydn, Antal Dorati to Strauss and Berlioz, Brahms 4th Symphony by Fritz Reiner and Sibelius’ 2nd Symphony by Sir John Barbirolli. In the 1950s he conducted works by Vladimir Horowitz, Wanda Landowska, Kirsten Flagstad and William Kapeli. In the early 1960s, Gerhardt lived in England, where he made most of his recordings, but kept a foothold in the United States, mainly in New York. Often, when he went to the United States after a period of recording sessions, he would stop off in Baltimore and spend some time listening to cassettes of his new recordings. Gerhardt loved percussion instruments, especially tam-tams. One of his favorite recordings was the Columbia mono disc of Scriabin's Poem of Ecstasy, with Dimitri Mitropoulos and the New York Philharmonic. He had great admiration and respect for the many conductors he worked with, starting with Arturo Toscanini, with whom he worked for several years before the Maestro's death. It was Toscanini who suggested that Gerhardt become a conductor, which he did! His career as an orchestra director began when he had to replace a conductor who failed to show up for rehearsals. It was a position he would later occupy for various recording sessions and occasional concerts. His classical recordings include works by Richard Strauss, Tchaikovsky, Wagner, Ravel, Debussy, Walton and Howard Hanson. Hired by RCA Records, he transferred 78 rpm recordings of Enrico Caruso and other artists to 33 rpm. He took part in recordings by soprano singer Kirsten Flagstad and pianist Vladimir Horowitz. He worked with renowned conductors such as Fritz Reiner, Leopold Stokowski and Charles Munch, from whom he learned the tricks of the trade. Still at RCA, he assisted Arturo Toscanini, with whom he perfected his conducting skills. Then, in 1960, he produced recordings for RCA and Reader’s Digest in London, and joined forces with sound engineer Kenneth Wilkinson of Decca Records (RCA's European subsidiary), The two men got on very well and shared a passion for recording and sound quality, making an incredible number of recordings over a 30-year period. Also in 1960, RCA and Reader's Digest entrusted him with the production of a 12-disc LP box set entitled “ Lumière du Classique (A Festival of Light Classical Music) ”, sold exclusively by mail order. With a budget of $250,000, Gerhardt assumed total control of the project: repertoire, choice of orchestras and production. He recorded in London, Vienna and Paris, and hired such top names as Sir Adrian Boult, Massimo Freccia, Sir Alexander Gibson and René Leibowitz. The success of this project, in terms of both musical quality and sound, earned him recognition from his employers. Other projects of similar scope followed… A boxed set of Beethoven's symphonic works with René Leibowitz and The Royal Philharmonic Orchestra. A boxed set of Rachmaninoff's works for piano and orchestra with Earl Wild, Jascha Horenstein and the Royal Philharmonic Orchestra, the above mentioned 12 LP disc set “Trésor de la Grande Musique (Treasury of Great Music)” with the Royal Philharmonic conducted by some of the greatest directors of the time: Fritz Reiner, Charles Munch, Rudolf Kempe, Sir John Barbirolli, Sir Malcolm Sargent, Antal Dorati and Jascha Horenstein, with whom Gerhardt had sympathized. In January 1964 in London, Gerhardt joined forces with Sidney Sax, instrumentalist and conductor, to form a freelance orchestra. This successful group went on to join the National Philharmonic Orchestra of London, an impressive line-up that would later become Jerry Goldsmith's orchestra of choice. With Peter Munves, head of RCA's classical division, he conceived the idea of recording an album devoted exclusively to the film music of Erich Wolfgang Korngold, one of his favorite composers. Enthusiastic about the project, Munves gave Gerhardt carte blanche, and was offered a helping hand by George Korngold, producer and son of the famous Viennese composer, who owned all the copies of his father's scores. The Adventure Began : The Sea Hawk: Classic Film Scores of Erich Wolfgang Korngold. For this first disc, Gerhardt selected 10 scores by Korngold, which he recorded in the Kingsway Hall Studio in London, renowned for its excellent acoustics. The disc thus benefits from optimal recording conditions, favoring at the same time the performances of the National Philharmonic (and its leader, Sidney Sax), a formidable orchestra made up of London's finest musicians and freelance soloists. Each album was recorded in the same studio, with Kenneth Wilkinson as sound engineer and George Korngold as consultant/producer. As soon as it was released, the album's success received strong acclaim in classical music circles and received a feature in Billboard No. 37, a first in this category in December 1972. It took no less than a year to sell the first 10,000 copies in all the specialist record suppliers and the album went on to sell over 38,000 copies, making it the fifth best-selling album in the “classical” category in 1973. On the strength of this success, Peter Munves and RCA entrusted Charles Gerhardt with the production of further discs devoted to other world-renowned composers of Hollywood music. The program includes several albums dedicated to Max Steiner and Erich Wolfgang Korngold plus one each to Miklos Rozsa, Franz Waxman, Dimitri Tiomkin and Bernard Herrmann, followed by 3 volumes associated with specific film stars such as Bette Davis, Errol Flynn and Humphrey Bogart. Then, a disc devoted to Alfred Newman, a composer who was a pillar of the famous Hollywood sound, who Gerhardt admired and had met: “Newman was a charming man, full of good humor. He was friendly, fun and always had a joke. With his eternal black cigar in hand, he was a composer by trade, down-to-earth, discussed little about himself but was a first-rate advisor in my life. “ Gerhardt would consult certain composers in advance about how to recreate suites from their works, or when this wasn't possible, he would rearrange the suites himself and submit them to the composers for approval. "Some critics complained that my suites were too short, but my aim in the case of each album was to present a well-split 'portrait' of the composer, highlighting his many creative facets". Although Korngold, Newman and Steiner were no longer around to lend their support, Gerhardt was lucky enough to still work with Herrmann, Rózsa and Tiomkin as consultants who turned up at the recording studio to lend a hand. Gerhardt also had the idea of creating albums focusing on a single film star. Three specific volumes were devoted to music from the films of Humphrey Bogart, Errol Flynn and Bette Davis. Although these albums suffer from too great a diversity of genres, they still offer the chance to hear and discover rare and previously unpublished compositions. The best conceived album was arguably the one devoted to Bette Davis. Conscious of the important role played by music in her films, the legendary actress took part in the conception of the album, knowing that it favored scores by Max Steiner designed for Warner Bros. The Collection Begins ! Gerhardt's passion for certain composers knows no bounds, but he soon envisages a disc devoted to Miklos Rozsa, including suites for “Spellbound” and “The Red House”, one of his favorite scores, which he will exhume to create one of the longest suites in the series. At the same time, he received various fan wish lists and films to watch, such as “The Four Feathers”, which he had never seen and which gave him the opportunity to discover a splendid score by Miklos Rozsa that he had never heard before. He was disappointed, however, not to be able to conceive a longer “Spellbound” sequel for rights reasons. Despite RCA's full approval, Gerhardt realized that it was not easy to record film music in its original form, as few were ever edited, played and made available for rental. For The Sea Hawks album, things were simpler, as Georges Korngold had copies of his father's scores, and Warner Bros had also archived material in good condition. From the outset, Gerhardt encountered other major problems in the search for and discovery of scores hidden away in other studios, often with the unpleasant surprise of discovering missing or incomplete conductors, or others heavily modified by orchestrators during recording sessions, or the surprise of discovering, in certain cases, instrumentation information noted in shorthand on the edges of the conductor score. For the disc dedicated to Max Steiner, for example, the conductor score for “King Kong” had disappeared from the RKO archives, having been shipped in 1950 to poorly maintained warehouses in Los Angeles where it had become totally degraded and illegible. With the help of Georges Korngold, Gerhardt was able to reconstruct a substantial suite from the piano models left by Steiner at the time. This experience was repeated when the conductor score for Dimitri Tiomkin's “The Thing” was discovered in the same warehouse, in an advanced state of disintegration. Fortunately for Gerhardt, Tiomkin, who was still alive, had been able to provide precise piano maquettes with orchestration information in shorthand, revealing a complex and highly innovative style of writing. Tiomkin always composed at the piano, inscribing very specific information and signs on the edges of the scores in pencil, an ingenious system of his own invention that was difficult to decipher. “Revisiting the score of ‘The Thing from Another World’ was a complex task, involving experimental passages and an unorthodox orchestra. You can understand that I had a huge job on my hands. When I approached the recording sessions, it was not without some trepidation. However, the composer present made no criticism or comment on my work, and was delighted. He was delighted.” For “Gone With The Wind”, Steiner was against the idea of remaking a complete soundtrack, as he felt that too many passages were repeated. It was an opportunity for him to revisit his own score, integrating his favorite melodies. This synthesis gave him the opportunity to revitalize his music by eliminating the least interesting parts of the score. Conceived as long suites or isolated themes, the discs reflect the essence of the composers' work. The “Classic Film Scores” series by Franz Waxman, Bernard Herrmann and Miklos Rozsa etc will become a big hit with collectors. For Gerhardt, this will be an opportunity to unearth forgotten or rare scores such as Herrmann's “The White Witch” and “On a Dangerous Ground”, Hugo Friedhofer's “The Sun Also Rises” and early recordings for Waxman's “Prince Valliant” and Rozsa's “The Red House”, all with new, impeccable acoustics. For “Elisabeth and Essex”, Erich Korngold had already prepared a suite in the form of an Overture, which was given its world premiere in a theater. The suite for “The Adventures of Robin Hood” also pre-existed. Franz Waxman created his own suite for “A Place in the Sun”, which was also performed in concert. Dimitri Tiomkin, Miklos Rozsa and Bernard Herrmann acted as consultants and contributed arrangements to their scores. For the continuation of “White Witch Doctor”, Bernard Herrman added percussion to link the different musical tableaux. He did the same for the different parts of “Citizen Kane”. Miklos Rozsa saw an opportunity to add a male choir to the suite from “The Jungle Book”, based on an idea by Charles Gerhardt. For the record dedicated to Errol Flynn, Gerhardt re-orchestrated the theme “The Lights of Paris” from Hugo Friedhofer's “The Sun also Rises”, as the original was no longer available. “I wanted to go back to that time and systematically explore the very substance of the great film scores of the late 30s and 40s, sending them back directly to their images as dramatic entities. The desire to rediscover tunes we know and to take into account the contexts in which they were originally used. I decided to recreate these scores with their original orchestrations, and this could only be done by returning to the ultimate sources, as the composers had originally conceived them.” Keen to open up the collection to other genres, such as science fiction, Gerhardt dedicated two further albums to the series in 1992. The first featured contemporary sequels to “Star Wars” and “Close Encounters of the Third Kind”, promoting the work of John Williams, a leading composer of new film music. Then another called “The Spectacular World of Classic Film Scores”, presenting a disappointing compilation of scores that had already been recorded, except for the creation of a sequel to Dimitri Tiomkin's “The Thing From Another World” and Daniele Amfitheatrof's rarely heard theme “Dance of the Seven Voiles” from Salome. In 1978, the collection was published in Spain by RCA Cinema Treasures. In the USA and Europe, the Classic Film Scores LP series was reissued in the early 80s with a black art deco cover and colored star index. All Volumes in the First Series Were Reissued : By the end of the '80s, the series was running out of steam, and Charles Gerhardt planned to relaunch his collection with albums dedicated to famous American actresses, a new volume for Max Steiner and the Western, a volume reconstructing the score of Waxman's “The Bride of Frankenstein”, followed by volumes devoted to Alex North, Hugo Friedhofer, Victor Young and Elmer Bernstein... But RCA would not support Gerhardt in these projects, preferring to release the collection on CD for the first time. In early 1990, RCA asked Gerhardt to supervise and co-produce the collection, which he saw as an opportunity to revisit some of the volumes, inserting tracks that had not appeared on the LPs or extending certain suites. The volume devoted to Franz Waxman, “Sunset Boulevard”, was the first to be released. The CD did not benefit from any particular promotion, but sold very well, as did the other CDs that followed... A collection marked by a new design in silver pantone. The CDs series was reissued in 2010, still under the RCA Red Seal label, but distributed by Sony Music Entertainment. RCA Victor's Classic Films Scores series represents a unique collection in the history of film music recordings. 14 recordings of rare quality, produced by Georges Korngold and Charles Gerhardt to become one of the revelations of the reissue phenomenon. Other Concepts... Later, Gerhardt spent most of his time in London, continuing to make recordings. After retiring from RCA in 1986, he returned to independent work for Readers Digest and other record labels, a position he held in production and musical supervision until 1997. Since 1991 he had lived in Redding, California. In later years, he did not appear professionally, refusing all public invitations because of his desire to remain discreet. In his entourage he was close to three cousins, Lenore L Engel and Elizabeth Anne Schuetze, both living in San Antonio, and cousin Steven W Gerhardt of St. Pete Beach, Florida. In late November 1998 Charles Gerhardt was diagnosed with brain cancer and died of complications following surgery on February 22, 1999. He was 72 years old. Thus ends this tribute to Charles Gerhardt and the most famous collection of film music records: The Classic Film Scores series.
by Doug Raynes 24 Jan, 2024
Following on from Tadlow’s epic recording of El Cid, the same team – Nic Raine conducting and James Fitzpatrick producing – have turned their attention to a completely different type of epic film for the definitive recording of Ernest Gold’s Academy Award winning score for Otto Preminger’s Exodus (1960). The score is something of a revelation because aside from the main theme, the music has received little attention through recordings. Additionally the sound quality of the original soundtrack LP was disappointing and much music was deleted or cut from the film.
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